lundi 7 décembre 2015
mardi 17 novembre 2015
Bataclan
Des zombies ils sont,
Des moutons d'autres deviennent.
Toi et moi : dansons !
Oublions peur et haine
Chantons, la vie célébrons !
samedi 31 octobre 2015
Mauvaise pioche . Conte avec Markos et Vanessa pour "Contes de légendes d'automne 2015"
Mauvaise pioche
Il
était une fois dans notre beau village, une jeune demoiselle répondant au nom
de Vanessa. Vous l’avez peut-être croisé au collège Ubelka ou dans les rues
d’Auriol avec ses amis Julien, Lucas et Fatou.
Son
père était l’ancien conservateur du Musée Martin-Duby.
Elle
avait pour habitude chaque soir de le rejoindre après les cours.
Elle
se plaisait à s’installer sur les escaliers menant à la salle du Trésor. Là, en
contemplant les pièces millénaires, elle se remémorait les aventures passées.
Tout
avait commencé en 2013 avec le vol du Trésor…
Pour
innocenter son père accusé injustement elle avait mené l’enquête avec sa bande
de copains.
Un
mystérieux personnage s’était joint à eux : un dénommé Markos !
Markos,
c’est celui qui a raconté les aventures d’Ulysse. Il habite sur les monts de
l’Olympe et son boulot, c’est relater les faits et gestes de Zeus : c’est
un aède.
Bien
sur rien ne s’est passé simplement et dans leur seconde aventure il a fallu le
libérer d’un sortilège qui le retenait prisonnier.
Avec
beaucoup de courage les quatre amis ont arpenté les collines environnantes en
quête des ingrédients nécessaires à la réalisation de la potion salvatrice.
Et
comme il fallait s’y attendre, les
consignes n’ont pas été respecté et une des leur a disparue !
Leur
amitié, lors de sa recherche, dans le tome 3, a été mise à rude épreuve.
Enfin,
malgré tout, tout est rentré dans l’ordre.
Du
moins jusqu’à ce fameux soir d’octobre…
Comme
à son habitude Vanessa lisait ses textos sur les marches, attendant que son
père ferme le musée.
Soudain
la lumière du grand lustre faiblit, imperceptiblement.
-
Papa ? c’est l’heure ?
Personne
ne répondit.
La
lumière à nouveau fit des siennes mais cette fois-ci s’éteignit dans un fracas
d’étincelles.
L’obscurité
envahit la pièce.
Un
souffle glacial la fit frissonner.
Une
odeur de souffre se rependit dans la pièce : elle n’était plus
seule !
Une
forme se mouvait devant elle, dans tous les sens.
Elle
pensa tout d’abord qu’il s’agissait d’un nuage de lucioles orangées. Mais en
regardant attentivement elle réalisa qu’il s’agissait d’un esprit !
L’esprit
d’une jeune femme égarée qui tentait désespérément de se cacher derrière la grande
vitrine.
Vanessa,
sentant le désespoir du fantôme, maitrisa sa peur et se prépara à entrer en
contact avec lui.
Comme
avec un animal apeuré elle s’approcha doucement en lui tendant la main.
-
Calme-toi ! tout doux… tu n’as rien
à craindre de moi…
Sa
voix était douce. Elle s’assit par terre et lentement le fantôme pencha la tète
sur le coté. Il dévisagea la jeune fille qui se présentait :
-
Je suis Vanessa, j’ai 14 ans, et
toi ? Qui es-tu ?
Manon,
car c’était son nom, n’utilisa pas la parole pour raconter son histoire à notre
héroïne.
Elle
projeta des images qui permirent à la jeune fille de recomposer son aventure.
Une
bien étrange aventure…. mais nous étions un soir de Samain,
Et
en ce soir spécifique où certains fêtent le nouvel an, les portes entre les
mondes s’ouvrent.
Et
quelques fois il se produit des choses pas très habituelles…
Figurez-vous,
que ce soir là, une apprentie sorcière : Malicia, habitant quelques
ruelles plus loin, avait voulu faire revenir l’esprit de son amie morte l’année
précédente, elle avait trouvé un rituel sur internet et l’avait appliqué sans
vraiment réaliser, que ses actes pouvaient avoir de terribles conséquences.
Il
n’est pas anodin d’appeler l’esprit d’un disparu. Et je vous conseille de ne
pas essayer sans être accompagné par une grande sorcière.
Notre
tête de linotte avait préparé un cercle avec des bougies. Elle était entrée
dans le cercle avec une épée et avait gravé le nom de Manon au centre. Puis
elle avait déclamé une incantation
approximative, sans se douter que les mots étaient importants. Il ne faut pas dire n’importe
quoi, sinon, il arrive n’importe quoi…
Ce
fut donc la mauvaise Manon qui voyagea à travers les mondes jusqu’à nous. Manon
des Sources, celle qui au début du XXème siècle qui parcourait nos collines avec
son troupeau de chèvres ! Et non pas Manon Source qui apparut.
Elle
s’était retrouvée projeté dans les rues d’un village qu’elle reconnaissait à
peine : tout avait changé !
Le
seul lieu qui lui avait paru familier c’était notre musée : en 1915, il y
a cent ans tout juste, elle s’y était mariée avec son instituteur muté à
l’école de notre village. Ils s’étaient installés à Sauveclare et avaient vécu
heureux.
Après
elle ne se souvenait de rien, seulement de cette spirale qui l’avait happé et
son atterrissage dans les ruelles sombres. Son errance puis les bougies au
rebord de la mairie.
Et oui notre musée était précédemment l’Hôtel
de Ville. De nombreux mariages y furent célébrés. Peut-être celui de vos
grands-parents. L’architecture familière du lieu l’avait incité à entrer,
espérant trouver le chemin du retour.
Vanessa
sentant son trouble lui dit :
-
Ne t’inquiète pas nous allons trouver
une solution, l’équilibre doit être maintenu, un qui entre un qui sort, c’est
Augustine qui me l’a appris.
Seulement,
voilà, Vanessa n’avait nulle idée de la manière dont elle devait procéder. Son
premier réflexe fut d’appeler son père.
Mauvaise
idée. Il lui dirait surement de rentrer immédiatement à la maison. Et elle ne
serait d’aucune utilité pour Manon.
Envoyer
un sms à ses amis ?
Là
encore, elle abandonna l’idée. Entre les gaffes de Fatou et le caractère
irréfléchi de Julien, ils perdraient trop de temps.
Une
seule personne connaissait le Royaume de l’au-delà : c’était Markos. Il ne
s’était pas vu depuis que Fatou était revenue des Monts de l’Olympe.
Vanessa
rassura encore une fois Manon et lui
confia qu’elle allait faire appel à un ami très cher. La jeune fille ne devait
en aucun cas s’inquiéter.
Ensuite,
notre héroïne tenta de concentrer toutes ses pensées vers Markos. Elle serra
entre ses doigts la médaille qu’elle avait autour du cou. C’était un cadeau de
son père. Une des pièces du trésor d’Auriol : la Treizième Pièce. Il ne
fallut que quelques secondes pour que son ami des Monts de l’Olympe ne réponde.
-
Vanessa ! Quel plaisir de t’entendre.
Tu ne m’as pas oublié ! Comment se passe ta vie dans ce beau village
d’Auriol ?
Vanessa
eut un peu honte. Il est vrai qu’elle ne s’était aucunement occupée de son ami
à la suite de leur dernière aventure.
Mais
la vision de cette pauvre Manon qui triturait ses doigts et s’inquiétait du
sort qui lui était réservé, lui fit vite reprendre ses esprits.
-
Markos ! J’ai besoin de toi !
-
Ben, fallait le dire de suite !
s’exclama-t-il en apparaissant instantanément dans la salle du musée.
Vanessa
sursauta. Elle était pourtant habituée aux facéties de son ami. Manon quant à
elle hurla de terreur.
-
Manon, n’aies pas peur ! C’est
Markos, mon ami.
-
Bonjour, Mademoiselle Manon. Markos
s’inclina devant elle. Vous me paraissez être une bien belle dame. Votre détresse
me va droit au cœur. Que puis-je pour vous ?
-
Markos ! Ce n’est pas le moment de
draguer ! Aide nous. Elle a emprunté le passage entre les mondes par
erreur et elle ne sait plus très bien où elle est. Elle doit rentrer chez
Hadès.
-
Fastoche ! Elle n’a qu’à prendre la
barque et voilà !
Markos
mit un certain temps à comprendre que la jolie Manon, ne savait pas du tout où
trouver la barque pour repartir chez Hadès. Il hésita un moment puis
lâcha :
-
Bon d’accord, je te raccompagne. J’ai
juste besoin d’une pièce. Et de quoi lui faire traverser le village
discrètement.
Vanessa
sortit une pièce de sa poche. Elle l’avait gardé pour acheter une citrouille.
Ensuite, elle rejoignit son père dans le bureau. Il était plongé dans la
lecture d’une lettre très ancienne retrouvée dans les archives. Quand Vanessa
lui demanda les nappes blanches, il lui fit vaguement signe qu’elles se
trouvaient dans le placard mais ne leva pas la tête.
Quand
elle remonta, Markos s’était déguisé en chauve-souris Vampire Elle posa la
nappe sur la tête de Manon. Elle serait déguisée en fantôme. Ça serait plus
discret.
Ils
descendirent tous trois et sortirent dans la rue.
La
nuit était déjà bien installée. Des enfants, suivis par leur parents sonnaient à
toutes les portes et interpellaient bruyamment celui ou celle qui s’aventurait
à ouvrir.
De
joyeuses bandes défilaient dans les commerces. Malgré le froid qui s’installait,
il régnait un petit air de fête.
Grace
à leur déguisement, ils passèrent inaperçus. Il fallut toutefois, rappeler
Markos à l’ordre. Cet incorrigible gourmand tentait de chiper des bonbons à
tous les enfants.
Ils
longèrent l’Huveaune jusqu’au Moulin Saint Claude. La devant la grille, Markos
suggéra à Vanessa de rentrer chez elle. Il continuerait tout seul, c’était très
dangereux de s’aventurer dans le royaume d’Hadès.
-
Je serai prudente dit elle, curieuse de
découvrir le frère de Zeus.
-
Non ! tu rentres chez toi ou bien
je te laisse te débrouiller seule !
Elle
fit ses adieux à Manon, la rassurant sur les compétences de Markos et fit mine
d’obéir, mais, à peine avaient-ils pénétré dans le sous-sol du bâtiment qu’elle
escalada la grille pour les suivre.
Au-dessous
du moulin, ils restaient quelques vestiges. Et bien sûr, l’arrivée d’eau.
Markos appela :
-
Oh ! Passeur de Monde, approche et
guide nous vers l’au-delà.
Quelques
instants plus tard, une longue barque s’avança silencieusement. A l’arrière,
debout, un vieil homme décharné enfonçait une longue perche dans l’eau et
dirigeait l’embarcation. Une faible lanterne éclairait.
Il
ne dit rien. Markos lui tendit la pièce et invita la jolie Manon, débarrassée
de son drap à grimper avec lui. Ils s’éloignèrent aussi discrètement qu’à
l’aller. Vanessa suivit la faible lueur de la lanterne. Quand celle-ci disparue
complètement, seules les ténèbres demeurèrent. Elle resserra le drap autour
d’elle. Et frissonna. Qu’allait-elle faire ?
Prenant
son courage à deux mains, elle appela :
-
Oh ! Passeur de Monde, approche et
guide nous vers l’au-delà.
La
même scène de déroula devant elle. Elle voulut tendre une pièce à cet étrange
vieillard. Hélas, elle l’avait donné à Markos.
Celui-ci,
toujours sans rien dire, lui montra son pendentif du doigt. Elle avait oublié,
la pièce du trésor.
Il
fallait à tout prix qu’elle les suive. Elle offrit avec quelques remords
l’unique trésor qu’elle possédait.
Pendant
la traversée, tout fut étrangement calme. Elle essaya bien de questionner le
pilote de l’embarcation sur l’endroit où se rendait ses amis, il resta muet
comme une carpe.
La
barque accosta une plage obscure.
Vanessa
descendit en remerciant le passeur.
Dans
un souffle il murmura :
-
Je n’interviens pas dans le sens de ce
qui doit être, mais votre place n’est pas ici. Vous courez de gros risques…
Puis
comme elle le saluait, il lui indiqua le chemin vers l’ouest.
Elle
marcha le plus rapidement possible pour rejoindre son ami. Cela lui permit
aussi de ne pas s’attarder sur l’angoissante forêt qu’elle traversait. Des
bruits sourds jaillissaient, parfois accompagnés de cris ou de pas précipités,
à moins que ce ne soit l’écho de ses propres pas…
Enfin,
elle aperçut un halo de lumière. C’était l’âme de Manon.
Elle
n’était qu’à quelques mètres de Markos et allait l’appeler quand apparut une
vision terrifiante.
Un
immense escalier éclairé par des torches plantées dans des cranes. Au sommet de
cet escalier, un homme. Sans hésiter, Vanessa sut qu’il s’agissait d’Hadès. Il
était immense. Un long manteau noir flottait dans l’air glacial et lui donnait
l’air encore plus grand. Les cheveux en bataille, les yeux cernés de noirs, il
attendait, un sceptre à deux fourches à la main. Juste à ses côtés Cerberes
était posté.
-
Markos ! Cela fait bien longtemps
que je t’attends !
Markos
marqua un temps d’arrêt. Il n’avait pas prévu de rencontrer le Maitre des
Enfers. Il prit une profonde inspiration et s’avança :
-
Hadès ! Mon ami. Je t’amène Manon.
Tu vois je tiens mes promesses je suis revenu…
-
Et tu oses te moquer de moi !
La
voix d’Hadès résonnait. On aurait dit que chaque pierre des murs qui contenait
son royaume avait pour mission de répercuter à l’infini les mots du Maitre des
lieux. Cela créait une atmosphère surréaliste et surtout très effrayante.
Il
faut savoir qu’il y a bien longtemps de cela, Markos avait eu affaire à Hadès.
Il était venu chercher une âme.
-
Enfin ! ……..ma biographie. Se
réjouit le Dieu des enfers.
Elle
doit être majestueuse, 300 ans pour l’écrire cela va être Le Best Seller !
Tu
as su mettre en avant Tout mes exploits !
-
C’est que….. elle est à la relecture,
bafouilla Markos. Pour l’orthographe… tu l’as voulu en grec ancien, je n’ai
plus l’habitude… je suis passé au mode sms moi !
-
Markos ! ne te moque pas de moi, tu
n’as rien du faire encore….Je t’avais prévenu : si tu revenais sans, je te
gardais !Je t’ai fait confiance, je t’ai rendu l’âme de la belle Oriane.
Tu étais prêt à te damner pour elle. Je n’ai exigé qu’une seule chose :
une biographie digne de celle que tu as faite à mon frère Zeus! Mais….. Que
vois-je ? Tu n’es pas venu seul ? Approchez demoiselle ! Vous
êtes un peu jeune pour fréquenter cet individu peu recommandable !
Vanessa
s’approcha doucement, sous le regard interdit de Markos, sidéré qu’elle lui ait désobéi.
-
Je t’avais dis de rester au
Moulin ! ce serait bien que tu me fasses un peu confiance de temps en
temps ! on limiterait les problèmes !
Vanessa
releva la tête vers Markos pour lui répondre.
Soudain,
un souffle glacial parcourut la grotte, un brouillard surgit de nulle part se
leva et peu à peu envahit tout le royaume. Lorsqu’Hadès referma ses bras levés,
les pieds de Vanessa étaient enchainés. La longue chaîne s’enfonçait dans le
sol et semblait inaltérable.
-
Reprenons très cher aède…afin de
m’assurer que ma commande soit honorée cette fois ci, ton amie restera mon
hôte !
Vanessa
tentait de tirer sur les maillons. Prisonnière par sa bêtise et par la faute de
Markos. Tout aurait été plus simple s’il avait tenu ses engagements. Comment
sortir de ce mauvais pas ? Elle s’assit à même le sol, désespérée.
Markos
eut beau supplié, geindre, pleurnicher, promettre. Rien n’y fit. Il proposa
même de prendre la place de Vanessa et d’écrire les mémoires sur place. Hadès
hésita un instant, puis rejeta la proposition.
C’est
alors, que Manon apparut. La lumière qui l’auréolait était plus étincelante que
jamais.
Silencieusement,
elle posa une main sur l’épaule de Vanessa. Ce geste infiniment tendre
l’apaisa. De ses mains glissa une épingle à cheveux.
Elle
se retourna vers Markos et mima sur ses lèvres un message à son intention :
-
Tu n’auras qu’une chance. A toi de la
saisir !
Puis,
elle continua pour le Dieu des enfers :
-
Cher Hadès, quel est ce sortilège ?
Par quelle incroyable magie tu fais apparaître les brumes ?
Hadès,
flatté qu’on s’occupe de sa personne, se tourna légèrement vers Manon.
-
Ce n’est rien ma chère, c’est un tour
élémentaire pour un Dieu de mon envergure.
-
Je peux y arriver ?
-
AH ! AH ! AH ! Belle
enfant ! Vous pourriez y parvenir si je vous l’enseignai et si vous vous
entrainiez assidument pendant des années.
-
Montrez-moi, s’il vous plait,
minauda-telle.
Trop
sûr de lui, Hadès posa son sceptre et entreprit de faire lever le brouillard.
Manon
riait et battait des mains comme une enfant.
-
Encore ! Encore !
Et
le Dieu des enfers rendait les lieux encore plus opaques. Une vraie purée de
pois.
Vanessa
eut tôt fait de comprendre le manège de Manon. Dès qu’elle fut enveloppée de
brume, elle crocheta la serrure qui la reliait aux lourdes chaînes et se
libéra.
Par
où fuir ? On n’y voyait goutte.
C’est
alors que Markos l’attira vers lui.
-
Par ici !
-
Markos ! Qu’as tu encore
fais ?
-
Pas maintenant ! Nous devons fuir.
Suis moi, je connais bien les lieux !
Les
mots des deux jeunes gens étaient couverts par les rires de Manon.
Ils
avancèrent le plus rapidement possible dans le dédale qui menait à la barque.
Peu
à peu la brume s’effaça. Un hurlement de rage retentit. Hadès avait compris
qu’il avait été berné. La pauvre Manon. Il se vengerait c’est sûr.
Comment
échapper à la colère qui allait s’ensuivre ?
On
entendait le pas des gardes d’Hadès s’approcher à vive allure.
Soudain,
ils furent happés par un jeune homme qui se tenait dans un recoin.
Il
mit un doigt devant la bouche. Vanessa et Markos gardèrent le silence. Seul le
battement de leur cœur pouvait les trahir. Les gardes passèrent en courant à
côté d’eux. Ils ne virent rien.
Le
jeune homme se présenta. Il s’agissait du mari de Manon, il les remercia
d’avoir indiqué le chemin du retour à son épouse adorée. Et se mit spontanément
au service des deux amis.
Vanessa
s’inquiéta pour Manon, Ce qui fit rire Bernard. Il connaissait bien son épouse,
c’est pour Hadès qu’il fallait s’inquiéter pas pour elle. Elle les rejoindrait
d’ici peu.
Il
tendit un recueil à Markos.
-
Votre sauf conduit.
Il
s’agissait des mémoires d’Hadès. Mais pas exactement de celles auxquelles s’attendait
le Maître des Enfers. Sur chaque page, il y avait un dessin Hadès, il y était
représenté avec ses sujets. Ses gardes, et surtout tous ses défauts.
-
Quel coup de crayon ! s’exclama
Markos.
-
Merci. J’en suis assez fier. Mais
jusqu’à présent, ces illustrations se distribuent sous le manteau. Hadès n’est
pas au fait de la presse clandestine. S’il vous demande ses mémoires,
tendez-lui ce document. Le temps qu’il comprenne vous serez loin. Et ne vous
inquiétez aucunement. Nous sommes déjà morts une fois. Que peut-il nous arriver
de plus ?
Vanessa le
remercia chaleureusement. C’est vrai qu’il dessinait bien. Elle avait
déjà vu ce trait.
Bernard
les guida vers le fleuve où le passeur les attendait.
Markos
fouilla dans ses poches, il n’avait plus de pièce…
Mais
le passeur leur sourit et les invita à monter à bord.
Au
fond de la barque il y avait un exemplaire de la revue clandestine.
Au
moment de larguer les amarres, la voix d’Hadès retentit.
-
Markos ! Je peux t’empêcher de
repartir !
Markos
jeta négligemment le livre relié au pied du Dieu.
-
Voilà tes mémoires. Nous sommes donc
quittes.
Déjà
la barque voguait pour remonter à la surface.
Une
fois accosté, ils entendirent les hurlements d’Hadès :
-
Markos ! tu me le paieras !
Quand
ils sortirent du Moulin Saint Claude, la nuit était noire. Il était temps de rentrer. Claude devait sûrement les
attendre.
Arrivés
devant le musée, Julien, Lucas et Fatou les accueillirent bruyamment.
- Il nous est arrivé quelque chose
d’extraordinaire ! Commença Vanessa.
-Tu m’étonnes ! Tu étais avec
Markos ! Rien ne se passe normalement avec lui ! Ronchonna Julien, un
peu jaloux.
Déjà
Fatou la bouche pleine de bonbons l’entrainait avec elle.
-
Allez viens, nous n’allons plus avoir de
bonbons.
Vanessa
demanda quelques minutes et grimpa rejoindre son père dans le bureau.
-
Papa ! j’ai quelque chose pour toi.
La
jeune fille tendit une feuille à son père. C’était une des illustrations de
Bernard.
-
Un original ? Incroyable, je ne l’ai
jamais vu celui-ci. Où l’as-tu trouvé ?
Vanessa
mentit.
-
Dans les archives du musée. Tu devrais
trier un peu d’ailleurs !
La
jeune fille embrassa son père et redescendit les escaliers en courant rejoindre
ses amis.
Claude,
pendant ce temps, ressortit les dessins de Cabus. Il était grand fan et ne se
douta pas un instant que ce qu’il prit pour un original était en fait un dessin
du grand-père de l’illustrateur. Le même trait, le même paraphe. L’odeur du
papier était étrange, comme si il était resté longtemps dans un endroit humide.
Il gondolait un peu. Mais il était superbe
-Vanessa ! On va chez Malicia,
elle fait une séance de spiritisme ce soir ! Ça va être génial !
Vanessa
répondit :
-
Surtout pas ! j’ai eu mon comptant
de revenants pour aujourd’hui. Venez chez moi, il y a une fête d’enfer et j’ai
une histoire qui vous fera trembler.
vendredi 16 octobre 2015
Tanka
Un chocolat chaud
lors de ces temps incertains
efface les maux.
Diffuse chaleur, des mains
aux lèvres carmin.
Octobre 2015.
Forêt endormie
Lierre qui se faufile
le long du chêne, guettant
le flot des eaux vives,
des oiseaux, le doux chant.
Fontaine du Vaucluse Octobre 2015
samedi 10 octobre 2015
vendredi 4 septembre 2015
mardi 25 août 2015
Mabon
Mabon
Des fruits murs
tombent les graines
La nature change de
tons
Son manteau sur elle amène
Se parant d’or et de
marron.
Pour renaître il faut
que vienne
La mort et son pesant
traîneau
Des fruits murs
tombent les graines
La nature change de
tons.
O mère ! Bannis
la haine
Que j’ai dans le
cœur. Qu’à Mabon
Soient effacées mes
viles actions
Pour que la joie avec
elle ramène
Les fruits murs éclos des graines.
lundi 17 août 2015
Lacher prise
Elle a déposé ses armes.
Étendue face à la Déesse,
tournée, elle cache ses larmes,
à ceux qui la croient sans faiblesse
Syhaey Août 2015
samedi 18 juillet 2015
Eco système
Ubelka, dévastatrice,
en lave, ses eaux a changées,
pour que les forces créatrices
après elle, puissent à nouveau œuvrer.
mardi 16 juin 2015
jeudi 11 juin 2015
Coffee littéraire
Jeudi 17 mars 2016 ; Couleur (s)
jeudi 18 février 2016 : Purification,
jeudi 21 janvier 2016 : La normalité,
jeudi 17 décembre 2015 : Duo,
Jeudi 19 novembre 2015 : Breuvage et Élixir,
Jeudi 15 octobre 2015 : Frissons,
Jeudi 17 septembre 2015 : Quête et Enquête,
Jeudi 20 août 2015 : L'attente,
Jeudi 16 juillet 2015 : Eléments,
Jeudi 18 juin 2015 : Passion,
Jeudi 21 mai 2015 : Divinité,
Jeudi 16 avril 2015 : Secrets,
Jeudi 19 mars 2015 : La folie,
Jeudi 19 février 2015: Les amants maudits,
lundi 11 mai 2015
Prochaines dates
Le samedi 12 et dimanche 13 décembre 2015 : Marché de Noel Auriol,
Le samedi 5 décembre 2015 : Librairie Tieblemont, La Destrousse,
Le samedi 28 novembre 2015 : Cultura La Valentine 14h,
le samedi 21 et dimanche 22 novembre 2015 : Salon du livre de Pau (à confirmer),
Le samedi 14 novembre 2015 : Le carré des écrivains, Centre Bourse Marseille,
Le samedi 7 novembre 2015 : Librairie Maupetit-Actes Sud,
Les samedi 17 et dimanche 18 octobre 2015 : Salon de Bordères (64),
Les samedi 12 et dimanche 13 septembre 2015 : Salon de Lescar, les mystères de la cité (64),
Le samedi 8 août 2015 : Librairie L'Essentiel 16 h Casteljaloux (47), (seulement Marmel),
Le mercredi 22 juillet 2015 : Fête du livre jeunesse " lire en short" 10h/18h
stand "Team press" sur le parvis de la bibliothèque d'Auriol,
Le mercredi 08 juillet 2015 : Librairie "Le jardin des lettres" à St Maximin 9h15/12h30
(seulement Flora et Marmel),
Le dimanche 14 juin 2015 : Fête artisanale Parc de l"Hotel de ville à St Victoret. 9h30/18h30,
Le samedi 06 juin 2015 : Librairie Thieblemont à la Destrousse,
Le samedi 30 mai 2015: La plume Embrunaise, Embrun (seulement Marmel),
Le dimanche 17 mai 2015 : Marché des créateurs sur le cours Negrel Ferraud, Roquevaire,
Le samedi 5 décembre 2015 : Librairie Tieblemont, La Destrousse,
Le samedi 28 novembre 2015 : Cultura La Valentine 14h,
le samedi 21 et dimanche 22 novembre 2015 : Salon du livre de Pau (à confirmer),
Le samedi 14 novembre 2015 : Le carré des écrivains, Centre Bourse Marseille,
Le samedi 7 novembre 2015 : Librairie Maupetit-Actes Sud,
Les samedi 17 et dimanche 18 octobre 2015 : Salon de Bordères (64),
Les samedi 12 et dimanche 13 septembre 2015 : Salon de Lescar, les mystères de la cité (64),
Le samedi 8 août 2015 : Librairie L'Essentiel 16 h Casteljaloux (47), (seulement Marmel),
Le mercredi 22 juillet 2015 : Fête du livre jeunesse " lire en short" 10h/18h
stand "Team press" sur le parvis de la bibliothèque d'Auriol,
Le mercredi 08 juillet 2015 : Librairie "Le jardin des lettres" à St Maximin 9h15/12h30
(seulement Flora et Marmel),
Le dimanche 14 juin 2015 : Fête artisanale Parc de l"Hotel de ville à St Victoret. 9h30/18h30,
Le samedi 06 juin 2015 : Librairie Thieblemont à la Destrousse,
Le samedi 30 mai 2015: La plume Embrunaise, Embrun (seulement Marmel),
Le dimanche 17 mai 2015 : Marché des créateurs sur le cours Negrel Ferraud, Roquevaire,
samedi 4 avril 2015
samedi 28 mars 2015
dimanche 1 février 2015
Imbolc
Imbolc
Dans son grand lit de bois sculpté, Margot tourna le dos
au rayon de soleil qui traversait le volet.
Dès son apparition, inlassablement, l’astre du jour
tentait de la faire sortir de son lit douillet.
Chaque matin, si son bébé lui en laissait la possibilité,
la jeune femme se donnait quelques minutes de répit.
Elle allait se rendormir lorsqu’une information arriva jusqu’à son esprit embrumé :
Aujourd’hui nous étions le 02 février et on célébrait
Imbolc !
La brume se dissipa comme par magie de son esprit et elle
sauta du lit.
Le sol, sous ses pieds, était glacé mais elle ne s’en aperçut
pas toute à son excitation de préparer la fête !
Elle était fille de Celtica, et comme ses habitants,
vivait au rythme de Dame Nature. Elle adorait Imbolc annonçant le retour de la
lumière, le réveil de la terre après un trop long hiver.
Sur la table de la salle à manger elle prit l’encensoir, l’enflamma
et y déposa quelques grains de myrrhe. Aussitôt la pièce se remplit d’une
odeur chaude et envoûtante qui se propagea dans toute la maisonnée. Elle
récupéra les trois bougies préparées la veille, les alluma et les disposa dans la salle d’eau : une sur le rebord
du lavabo et les autres de chaque coté de la baignoire.
Hypnotisée par le halo d’une des bougies elle se dévêtit.
Elle fit glisser sa chemise de nuit, découvrant un corps que
la grossesse avait magnifié : ses hanches avaient gagné en volupté et ses
seins, gonflés par la prochaine tétée, en volume.
Ses mains délicates délièrent sa lourde natte libérant se
chevelure flamboyante.
Le rituel de purification pouvait se poursuivre, elle
était prête !
Nue, elle allait s’offrir à l’eau. Eau qui devait couler jusqu’à
effacer toutes les impuretés accumulées
au cours de ce long hiver.
Margot enjamba le tube et se glissa sous le filet qui
arrivait directement de la rivière.
Bien qu’elle soit préparée, sa fraîcheur lui coupa le souffle : les battements de
son cœur s’accélérèrent, sa peau devint
chair de poule, la pointe de ses seins se durcit.
Elle offrit son visage au flot régénérant qui pénétra
lentement la masse rousse de ses cheveux et dégoulina le long de ses reins.
Le froid s’estompa laissant la place à une sorte de
transe.
Margot n’était plus qu’une onde, son corps se mouvant au rythme
du torrent.
Elle faisait qu’un avec l’eau et son éternel cycle :
Elle chutait avec elle, ruisselait, s’infiltrait, avant de s’évaporer et se
condenser. Pour recommencer, encore et encore…
Quelques minutes s’écoulèrent avant qu’un frisson plus
soutenu que les autres lui fasse comprendre qu’il était temps de sortir.
La lustration était finie.
La jeune femme récupéra le drap qu’elle avait mis à
chauffer près de la cheminée, s’en emmitoufla
avant de s’assoir près de l’âtre.
Les flammes réchauffèrent son corps transi : elle était sereine
alanguie lorsque les premiers couinements se firent entendre. Elle alla chercher l’enfant et s’installa face
aux flammes, découvrit un sein et guida la bouche avide jusqu’à la source.
Tandis que petit Paul tétait goulûment elle songea qu’il
faudrait qu’elle se rende à la bergerie aujourd’hui. Son lait n’était plus
aussi nourrissant et le bébé ne grossissait pas normalement. Il fallait le compléter
avec du lait de chèvre.
En coupant par les
bois elle pourrait y être rapidement. La journée était clémente. La lumière que
de timides rayons diffusaient
contrastait avec la tristesse des arbres dénudés. Ils étaient lugubres
sans leur parure. Mais cela allait bientôt changer : la nature allait se
réveiller et couvrir les feuillus d’une teinte vert tendre.
Le bébé contre elle, elle mit moins d’une heure pour atteindre
la bergerie.
Vincent, le chevrier, l’accueillit chaleureusement et lui
fit visiter ses nouvelles installations.
Tandis que petit Paul dormait dans la paille, elle aida
son ami à transporter le lait, récolté lors de la traite, dans la pièce arrière
où se faisait le caillage.
Les gestes lui revenaient automatiquement ; elle
avait travaillé une saison à la bergerie avant la naissance de son enfant. Elle
avait aimé seconder Vincent à la
fabrication du fromage, sortir le caillé pour le mouler et le mettre à
l’égouttage.
Elle trouvait magique la dernière étape, celle de l’affinage : comment une pâte placée dans un bon environnement, s’épanouissait
et atteignait ce niveau gustatif qui
régalait les papilles.
A ce stade de ses réflexions, Vincent vint la rejoindre lui annonçant que son bébé
était réveillé : c’était l’heure de se mettre à table !
Ils dégustèrent les produits de la maison : Amarrons,
Loubains et Tomes : même petit Paul eut son biberon de lait !
Le soleil déclinant,
Margot se décida à rentrer. Son panier rempli de bouteille de lait, elle
quitta à regret la bergerie. Bercé par le balancement des pas de sa mère le
bébé s’endormit contre elle. Elle mit plus de temps qu’à l’allée, rattrapée par
sa fatigue et le poids de sa charge.
Elle poussa enfin la porte de sa chaumière, se remémorant
les taches à accomplir : en priorité rallumer les bougies, en disposer une
sur la fenêtre, préparer les crêpes…
Elle imaginait déjà le sourire gourmand de son mari
lorsqu’il rentrerait.
Toute à ces préparatifs elle déposa délicatement l’enfant
dans son berceau, espérant ne pas le réveiller.
Sa couverture glissa et elle tenta délicatement de le recouvrir.
Quelque chose bloquait et empêchait le châle de monter.
Etonnée elle le souleva et stupéfaite découvrir à la
place des petits chaussons beiges, qu’elle avait glissé aux pieds de son enfant
: deux petits sabots.
A partir du
nombril, le corps de son fils était recouvert d’un court pelage brun.
Que s’était il passé ? A quel moment cela s’était il
produit ?
N’oublions pas chers lecteurs, que nous sommes en Terre
de Syhaey où la magie est toujours présente.
Margot ne fut donc pas surprise outre mesure par la
métamorphose.
Par contre elle fut pétrifiée par les conséquences que
cette dernière pouvait avoir sur leur
vie, jusque là heureuse !
En effet une prophétie courrait dans le royaume.
Elle annonçait que
le sacrifice d’un enfant mi-humain pourrait délivrer le peuple du haut plateau
d’une épidémie qui sévissait depuis des mois.
Si le grand druide apprenait que son bébé n’était plus
totalement humain il l’enlèverait !
Le cœur de Margot battait dans sa poitrine, elle ne savait
que faire. Elle ne pouvait partir, elle n’avait nulle part où aller. De toutes
manières le ministre de culte la retrouverait assurément : il savait tout,
rien ne lui échappait.
Des images horribles envahirent son esprit : les
soldats venant chercher petit Paul. Elle
imagina le déchirement, la douleur et le vide.
Le bébé sentant le désespoir de sa mère, hurlerait.
Des cris de plus en plus forts, de plus en plus réels.
Soudain sa tête
bascula sur le coté.
Margot ouvrit les yeux et découvrit les flammes de la
cheminée.
Leur chaleur dissipa ses dernières angoisses et des
larmes de soulagement coulèrent le long
de ses joues tandis qu’elle changea le bébé de sein et couvrit les petits pieds
dodus de son fils qui s’étaient échappés de la couverture.
Syhaey 2014
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